lundi 27 octobre 2008

Le Mouton


LE MOUTON
Un mouton fut pris d’amour
Pour une chèvre de montagne bien taillée
Qu’il avait rencontrée un jour
A la lisière de la forêt.
L’âme en peine, le cœur aveuglé
Trouvant les siennes, les brebis
Avec lesquelles il avait grandit
Fort modestes à son goût
Et d’un caractère trop mou,
Il ne put longtemps patienter
Et partit à la trace de sa bien-aimée
Celle-ci qui n’était pas docile
Et d’un tempérament peu facile
L’emmena non sans légèreté
Des basses cimes aux plus hauts sommets
Des prés aplatis aux rochers aiguisés
Bondissante ci et là avec gaîté.
Lui, que la nature n’a pas doté
De sabots tout terrain
Et dont la lourde toison le fatiguait
La crut heureuse de lui et sauta
Glissa à cause de quelques cailloux
Et se cassa le cou.
« Tel est pris qui croyait prendre ».
Il vaut mieux se garder
De courir derrière les fausses illusions
Car on ne sait jamais ce qui peut se cacher
Derrière la soie si tendre au toucher.
Khalil

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